Vouloir écrire l’histoire au présent est une gageure. C’est aussi une nécessité pour qui ne veut pas se laisser entrainer passivement par le flot et les remous de l’information quotidienne.
La crise ukrainienne est à ce titre exemplaire en ce qu’elle nous incite fortement à porter sur ces événements un regard décalé dont nous dispense habituellement le prêt-à-penser médiatique. Événements qui nous engagent directement en tant qu’Européens de première ligne puisque pour la première fois depuis 1939 l’éventualité d’une possible guerre totale frappe à nos portes. Or, force est de constater que la diabolisation de la Russie et de ses dirigeants atteint actuellement des sommets inouïs dans la presse quasi unanime et dans les discours de la classe politique. Dans un tel contexte de nouvelle Guerre froide, les chroniques ici rassemblées s’efforcent de dévider, semaine après semaine, le fil d’Ariane qui doit nous aider à parcourir le labyrinthe où nous enferme une asphyxiante pensée unique. Laquelle nous refuse le libre exercice d’une raison critique pourtant consubstantielle à l’État de droit… dans la mesure où celui-ci s’exerce de façon encore autonome ! Autrement dit, en étant non totalement vassalisé et soumis à un ordre mondial conçu, dessiné et planifié sur les rives adverses de l’Atlantique Nord.