Mai 68 fut une véritable Révolution et non un chahut d étudiants. Une révolution mondiale qui à l opposé de 1917 a pleinement réussi et vu le triomphe posthume de Trotsky. À savoir l échec du marxisme-léninisme qui avait érigé la classe ouvrière en idole messianique. Le joli mois de Mai consacra lui, les théories freudo-marxistes d Herbert Marcuse et ultra libérales de Milton Friedman, les Écoles de Francfort et de Chicago s étant combinées pour former un mélange détonnant et changer la face du monde. Les minorités agissantes devinrent les forces subversives porteuses de l assomption eschatologique. Le messianisme révolutionnaire n a en vérité jamais visé l émancipation des hommes, mais uniquement la destruction de l ordre existant. Le prolétariat russe n aura été ainsi entre les mains des bolchéviques qu un instrument… La Terreur rouge de 1918 le récompensera de sa crédulité à coups d exécutions massives, de famine et de goulag. Au demeurant la révolution ultra libérale-libertaire conduit tout aussi inéluctablement à l élimination des classes laborieuses par le déclassement et le chômage de masse. Cinquante ans après, les protagonistes de l émeute soixante-huitarde, trotskistes et maoïstes, sont devenus les grands passeurs de l hédonisme californien, se faisant les agents les plus actifs de l américanisation du Vieux continent et au-delà, de sa tiers-mondisation. Ils furent aussi généralement d ardents promoteurs idéologiques des guerres destinées, au nom de la Démocratie et des Droits de l Homme, à diffuser le monothéisme du marché, nouvelle religion annonciatrice d une Gouvernance mondiale en progestation assistée. Tous ou presque occupent aujourd hui des postes de contrôle politiques, culturels, universitaires, médiatiques d où ils ont avec succès engagé la grande mutation du paradigme sociétal et culturel du monde occidental. Soit la négation absolue de toutes les références métaphysiques ayant servi jusqu à ce jour de base à la civilisation.