SIGEST

2021
EAN 9782376040552
148 x 210 mm
160 p.
URSS – de l’idéologie à la crise finale
Le socialisme soviétique, trahi par l’ordinateur ?
Préface par Jacques Sapir
16.95 €
Disponible

 

L’idéologie a un rôle clé dans la société soviétique, dans la mesure où elle justifie la domination du Parti-État et de son objectif suprême, hérité de la révolution d’Octobre 1917 : la construction du communisme, phase ultime du développement social. De la réalisation de l’objectif octobriste dépend la légitimité du régime soviétique.

Dans l’optique d’une progression rapide vers le communisme démontrant la supériorité du Parti, l’accélération de la croissance devient une nécessité. L’Economie centralement planifiée est née de cette exigence historique. Via le plan quinquennal, elle suppose une centralisation totale pour concentrer les efforts du peuple soviétique sur les objectifs du PCUS. Selon un principe de soumission hiérarchique, le fonctionnement de l’ECP s’appuie sur une pression constante du Parti sur les agents soumis à ses directives. A partir des années 1970, la complexification de l’économie rend cette centralisation impossible car, dépassé par le volume d’informations à traiter, le Parti devient « aveugle » : le système lui échappe. S’opposant à l’emprise du Parti et à toute réforme menaçant ses intérêts, l’hostilité du contre-pouvoir ministériel va aggraver la perte de contrôle de ce dernier sur les agents. Dès lors, l’économie soviétique n’est plus guidée par le plan et entre en trajectoire instable, idéologiquement dangereuse. Amorce d’une crise finale.

En permettant une gestion mathématique optimale, l’ordinateur semble la seule solution pour éviter la saturation informationnelle et sauver le plan soviétique de la « maudite échelle ». Or, en favorisant le pluralisme de l’information, l’ordinateur menace le monopole du Parti. En brisant le pouvoir sclérosant de la Nomenklatura et des bureaucraties ministérielles, l’ultime tentative réformatrice de Gorbatchev – Perestroïka – de créer un « socialisme à visage humain » sera impuissante face à une mort programmée, actée par sa démission de la présidence de l’URSS, le 25 décembre 1991. Fin d’un rêve, un peu fou.

 

Avis et commentaires :

« Avec une précision impressionnante et presque chirurgicale, Jean Geronimo procède à la dissection du modèle économique imposé par le bolchevisme à la Russie soviétique en 1917. Sur la base d’une analyse très documentée, l’auteur montre comment la prééminence des critères idéologiques et politiques sur la rationalité économique – verrouillée par le Parti communiste – est devenu un facteur d’inefficacité majeur préparant la crise finale du système soviétique. Cette dérive idéologique totalitaire et suicidaire du régime soviétique explique l’ultime tentative de Gorbatchev, avec sa Perestroïka – Restructuration –, de le reformer pour sauver l’idéal socialiste et, ainsi, réactiver le vieux rêve du « socialisme à visage humain » hérité du Printemps de Prague de 1968. Face aux puissantes forces d’inerties, une tentative courageuse mais entreprise trop tard pour pouvoir réussir ».

Andreï Gratchev
Historien, dernier porte-parole et conseiller de Mikhaïl Gorbatchev

 

« L’analyse de Jean Geronimo est caractérisée par une vision très personnelle du bolchévisme en URSS, appuyée sur une connaissance profonde de son idéologie et de son économie politique ».

Wladimir Andreff
Membre d’honneur de la European Association for Comparative Economic Studies

 

« D’une actualité brulante, le livre de Jean Geronimo est d’une importance cruciale pour cerner la réalité russe, déformée et incomprise par l’Occident aveuglé par ses propres normes. D’abord, il donne une clé de lecture pour comprendre le futur de la Russie à partir de son passé soviétique illustrant en cela la permanence de « l’idée russe ». Ensuite, il montre l’impact de l’idéologie du Parti dans le retard technologique de l’économie soviétique précipitant sa crise finale. Enfin, il donne les éléments pour comprendre le « retour » de Staline et de Lénine dans une Russie rejetée par l’Occident et avide de retrouver son statut de grande puissance – le grand projet russe. La lecture de ce livre s’impose pour mieux saisir les enjeux de la rupture de 1991 entre l’Occident et la Russie menaçant la stabilité de l’ordre mondial issu du post-communisme. Héritière historique de l’URSS, la Russie n’est cependant plus l’ennemi de la Guerre froide. »

Vladimir Fédorovski

Écrivain, ancien diplomate et promoteur de la Perestroïka

URSS – de l’idéologie à la crise finale

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