Le discours intégrale du patriote A. Tchobanian lors d’une série de conférence sur les peuples opprimés organisée par le “Foyer”.
La guerre que l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie ont déchaînée sur le monde, a dressé face à face deux thèses : d’une part, la Force qui prime le droit; d’autre part, l’indépendance des peuples.
La France et ses nobles alliés se font gloire de combattre pour ceux qui souffrent, de faire une guerre de justice et de libération
« La Nation française, suivant un mot célèbre, n’a jamais employé ses forces contre la liberté d’aucun peuple. » Fidèle à cet esprit de générosité, fière de ce qu’elle a fait jadis aux Etats-Unis, en Grèce et en Italie, elle se réjouit à l’idée que la victoire de la Triple-Entente va avoir pour effet de réparer de trop longues injustices, de rendre à des peuples trop longtemps opprimés le droit de vivre enfin au soleil de la Liberté.
De ces peuples opprimés, ceux-ci gémissent sous le joug de l’Allemagne: Lorrains, Alsaciens, Slesvicois, Polonais; ceux-là sous le joug de l’Autriche-Hongrie: Tchèques, Croates, Bosniaques, Roumains de Transylvanie, Trentins et Triestins; d’autres encore, sous le joug de la Turquie: Grecs, Arméniens, Syriens et Libanais
Pourquoi ces peuples souffrent-ils? Que veulent-ils? Comment la foi invincible qu’ils ont en leurs destinées va-t-elle avoir sa récompense?
Le livre inclut aussi le discours de Paul DOUMER lors de la même conférence tenue le 25 mai 1915 à Paris.
La Nation arménienne n’est pas “coupable”
Tchobanian répond à E. du journal Erevan qui accusait les patriotes arméniens.
“…Léo fait asseoir sur le siège des coupables, côte à côte, comme des coupables au même degré le Turc, l’Arménien et la diplomatie européenne.
“Ceci est inadmissible. Le peuple arménien, après avoir reçu tant d’insultes, de coups et subi des pertes sans précédent, (qui lui donnent le droit de réclamer des dédommagements, d’indemnisations de la part du Turc et de l’Europe, et encore de la Russie soviétique), des Arméniens, qui en la personne de leurs activistes patriotes culpabilisent de son malheur leur peuple, commettent une grave erreur.
Lors du Congrès de Berlin, comme en 1895, comme en 1913, les représentants du peuple arménien-occidental n’ont demandé qu’une autonomie administrative aux provinces, qui, depuis des milliers d’années avaient été la terre d’habitation de la nation arménienne, et qu’une race dominatrice, venue de loin, avait prises sous son autorité. Peut-on appeler cela « impérialisme » ou « nationalisme » ?”