SIGEST

2007
EAN 9782952600460
210 x 297 mm
48 p.
Rue D’la Dé…
Préface d’André Santini
12.00 €
Disponible

 

Préface
d’André SANTINI
Maire d’Issy-les-Moulineaux
Secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique

« Rue d’la Dé… »

Le nom d’une rue nous laisse rarement indifférent car il évoque chez chacun d’entre nous des souvenirs. L’album de Jean-Baptiste MERLINO, conçu sous forme de dessins commentés, raconte l’histoire de l’implantation de la communauté arménienne dans le quartier de la « Rue d’la Dé…» à Issy-les-Moulineaux, dans la première partie du XXe siècle. C’est également l’Histoire avec un grand H du peuple arménien fuyant l’horreur du Génocide de 1915, véritable entreprise d’extermination d’une population perpétrée par le gouvernement Jeune-Turc de l’Empire Ottoman. Ainsi, des milliers de réfugiés débarquent par bateaux entiers à Marseille et s’installent dans le Sud de la France où ils trouvent un havre de paix et une terre d’accueil.

La recherche d’un travail contraint la population arménienne à une nouvelle migration vers la région parisienne où les usines manquent à tel point de main-d’œuvre que Citroën et Renault indiquent à l’entrée de la ville d’Issy-les-Moulineaux leurs adresses sur des panneaux d’affichage.

Dans les années 1920, de nombreux réfugiés d’origine arménienne rejoignent les effectifs des industries isséennes, telles la Cartoucherie Gévelot, les Peintures Lefranc ou la Blanchisserie de Grenelle… Ils se sont installés dans un premier temps sur l’Île Saint-Germain, zone quelque peu marginalisée de la commune avec des baraquements insalubres, pour s’établir progressivement sur les hauteurs de la ville, vers les rues de l’Egalité, de la Défense et d’Erevan. Ce nouvel enracinement s’y révèle durable au fil des années, et donne naissance à un véritable « village » solide et dynamique, parfaitement intégré dans la Cité.

Aujourd’hui encore, la « Rue d’la Dé…» demeure un lieu-symbole de la présence arménienne à Issy-les-Moulineaux. Cet album rétrospectif de Jean-Baptiste MERLINO permet d’appréhender pleinement cette époque et d’avoir un autre regard grâce à la qualité des dessins de l’auteur qui nous plongent dans un autre temps.

Les plus anciens y retrouveront certainement des souvenirs d’enfance. Les plus jeunes y découvriront une rue jalonnée de commerces où Italiens, Espagnols, Portugais et Arméniens vivaient en totale harmonie. L’ambiance y était conviviale, chaleureuse et solidaire grâce aux mariages entre les familles, à la prise en charge commune des enfants et aux prêts sans intérêt pour l’achat d’un terrain et la construction de petits pavillons en dur.

A travers le regard insouciant d’un enfant traversant les années, l’auteur nous dépeint avec une certaine nostalgie une époque difficile mais heureuse dans la « Rue d’la Dé…».

Ce témoignage permet de faire vivre la mémoire de ce quartier et de la communauté arménienne à laquelle il rend hommage chaleureux. Je vous invite à le découvrir sans tarder.

Bonne lecture !

****

Extraits de l’Introduction
de Nazareth Topalian

Un rayon de lumière
dans les archives
de la Mémoire

Le cas est rare, presque exceptionnel même dans les annales de l’écrit : un homme se penche sur son passé, et retrouve intacts les images et les mots et même les accents, graves ou joyeux, dans son subconscient ; et en les revivant, il s’émerveille en un premier temps de les retrouver dans les couleurs et leur résonnance authentiques, comme si le temps s’était arrêté tout au long des étapes, des moments de bonheur ; et absolument sans prétention sinon celle de les évoquer pour lui, à la fin il se décide à les revisiter, ses parents, ses amis, ses quartiers, ce monde où il a évolué. Aucune allusion au présent, détaché, au cœur même du passé, dans une ambiance chaleureuse. Et pour ce faire il n’a d’autre moyen que de les redessiner et reproduire les paroles bourdonnant encore au fond de son ouïe, en son for intérieur, avec un accent inaltéré, parce que jaillissant du fond du cœur.

Et le résultat est merveilleux : tout son passé lui revient, au fil des jours par le miracle de la force des sentiments si sincères et généreux.

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